le loulou le 09-08-2010 à 11:18:55 #
c'est même pas vrai, c'est pas écrit vous allez aimer le hard discount, mais "vous allez aimer le hard" !!!!
trop bien la nouvelle face tout scotché du glob on voit que ça tourne toujours pas rond bonne nouvelle !
(Christophe TARKOS : édition Les Contemporains favoris, collection 'Morceaux choisis' ; 1995)
En somme je ne pense guère à la dignité du poétique.
Pourtant je ne pense qu'à ça, aussi. Car la posture et la voix de Tarkos frappent la langue : un poinçon de folie douce est, par ce geste, tamponné sur la langue - qu'il gèle.
On perçoit une tension blanche, un affreux comique. Le pathos habituel a bien des "performances" sonores, est radicalement détourné. Ce qui s'exhibe : un manifeste du déséquilibre.
Tarkos nous parle de la langue : comment ça naît, comment ça s'engendre à même la voix, comment ça se commente, se retourne sur soi (métapoétiquement, diraient les clercs), se mord la queue, souffle des bulles agoniques.
La langue, autrement dit, sort comme un petit nuage de la tension du corps et tourne dans une obsessionnelle vacuité mi-dérisoire, mi-effrayante.
Peu de lecteurs savent à ce point nous faire éprouver ça. Ca - je veux dire : l'étrangeté de la langue, sa distance au corps, aux choses, au réel. Peu savent nous introduire avec un aussi imparable mélange de tendresse subtile et de cruauté pince-sans-rire au malaise de la langue qui passe comme une lame entre le monde et nous.
Et s'il y a aujourd'hui un effet de vérité dans la projection scénique de l'acte poétique, c'est là, à mon avis, qu'il faut aller le chercher : dans cette façon d'affirmer la coupure, l'inquiétante étrangeté - à mille lieues de l'ennui emphatique de la lecture dite "de poésie", mais à mille lieues aussi de la théâtralité des "performances" qui se noient dans leurs propres éructations asémantiques.
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